5 appareils vintage pour bien commencer votre collection

Ça commence toujours simplement : vous êtes tombés sous le charme de d’une boîte à image sur une brocante, ou vous avez retrouvé l’appareil de grand-maman, et puis vous souhaitez agrandir petit à petit la famille ? Vous voulez débuter une petite collection, pour le fun, façon chasse au trésor, pourquoi pas en famille, et sans débourser trois fois votre SMIC ?

Voici une liste qui rassemble des appareils adorables, abordables, amusants à chercher et à manipuler. De plus, elle constitue une base solide pour découvrir une première série de types d’appareils classiques.

Vous vous demandez déjà où chercher. Ebay ?  Leboncoin ? Une petite précision est nécessaire au préalable sur ces « points de vente ». Si les collectionneurs confirmés ont tendance à se rendre dans des bourses dédiées, parmis lesquelles la Foire de Bièvres, votre meilleur moyen de commencer sans vous ruiner sera plutôt de vous limiter aux vide-greniers et vide-maisons autour de chez vous. D’ailleurs ce sont, à mon avis, les recherches les plus amusantes à faire en famille. On en reparlera plus bas : réservez les bourses photo pour votre avenir de collectionneur.

Quant aux sites d’enchères en ligne, c’est comme faire ses courses de Noël sur Amazon : on trouve tout, à tous les prix, et sans aucun plaisir. Fuyez !

Bien, ceci étant dit, commençons tout d’abord par les best-sellers des best-sellers, j’ai nommé…

Fex Ultra Reflex
On parlera de Fex dans cet article, alors voici un Ultra Reflex, pour le sport !

1- Les Instamatics de Kodak

Un Kodak Instamatic 133

Ce n’est pas compliqué : quasiment chaque famille de France a possédé une de ces petites briques de plastique apparue dans les années 1960 !

Les modèles sont pléthores, il s’agit de numéros : Instamatic 33, 124, 133,… Un « X » en fin de nom de modèle (133X…) désigne un modèle prévu pour l’emploi de flash en forme de cubes, les « Magicubes ».

Ces appareils ne s’échangent pas beaucoup plus que 2€ l’unité

Souvent très sommaires dans leur fabrication et leur fonctionnement, ces appareils ne s’échangent pas beaucoup plus que 2€ l’unité, voire moins lorsque vous en négociez tout un carton. Ce prix s’exige même pour des modèles propres et fonctionnels.

Pourquoi ce prix bas ? Principalement car les modèles sont très semblables et très courants. Mais surtout car il vous sera très compliqué de leur donner une nouvelle vie : les cassettes de film employées dans ces appareils repondant au doux nom de « cartouches 126 », ne sont plus fabriquées et les stocks sont épuisés.

Quelques modèles plus sophistiqués existent, ceux là sont les exceptions à la règle des « 2€ ». Par exemple, l’Instamatic 500 est la Rolls de la gamme.

La Rolls des Instamatic : le 500

Dès lors qu’un vendeur tentera de vous convaincre du caractère rare (et cher !) de son modèle, et si votre objectif est toujours de commencer simplement votre collection, passez votre chemin ! Ce sera partie remise.

2 – Le Kodak Brownie Flash

Le Kodak Brownie Flash

Nous remontons un peu dans le temps avec l’appareil suivant. Le Brownie Flash apparaît dans les années 1950, et sera également un appareil abordable et très répandu dans les foyers français.

L’unique forme du Brownie Flash est reconnaissable sans mal : c’est un cube joufflu en Bakélite noire, dans lequel sont incrustés deux gros boutons carrés gris, et une façade en métal. Une poignée solide en plastique sur le dessus cache le système d’ouverture.

Ici aussi l’appareil est abordable, n’acceptez pas une offre au dessus de 10€ pour un appareil en très bon état mais sans accessoires. Vérifiez toujours avant l’achat : la corrosion du système de fermeture et des parties intérieures, ainsi que les éventuels chocs sur la Bakélite qui est un matériau fragile, cassant.

La sacoche en cuir n’ajoute pas de valeur sensible à l’appareil

Votre vendeur pourra être plus exigeant sur le prix s’il vous propose quelques à-côtés comme un flash de la gamme (ils doivent se fixer par vis sur le côté de l’appareil), ou mieux encore la boîte et la notice d’origine. La sacoche en cuir n’ajoute par contre pas de valeur sensible à l’appareil : vous serez de toute façon obligés de l’ôter si vous souhaitez exposer votre appareil.

Le Brownie Flash avec… un Flash

Voilà un nouveau choix qu’il vous faudra faire : débuter modestement une collection ou commencer à égayer vos appareils de leurs instruments d’époque, et tant pis pour la place supplémentaire à réserver sur les étagères ! Dans le meilleur des cas, pour un Brownie Flash très bien accompagné, n’acceptez pas une offre au dessus de 50€.

Notez que les Brownie Flash peuvent toujours être utilisés, à certaines conditions : certains modèles ne permettent pas l’utilisation des pellicules modernes au format 120. Le seul moyen de le vérifier est de transporter dans votre poche un axe vide de bobine pour tester la compatibilité. Vous en trouverez sur simple demande à votre meilleur ami photographe ou collectionneur.

3 – Les Fex, Sport Fex, Ultra Fex…

Une partie de la famille Fex

Quittons Kodak et les États-Unis pour revenir un peu en France. Dans les mêmes gammes que les appareils précédents, à la portée de toutes les bourses, un constructeur a particulièrement été productif : il s’agit de Fex Indo. Aujourd’hui disparu, ce constructeur a produit des séries d’appareils en Bakélite noire qui ont été par le passé un symbole de l’accessibilité de la photographie.

Les appareils qui nous intéressent sont des blocs de plastique noir aux parois striées, sur lesquels la façade arbore fièrement le nom du modèle, et parfois quelques réglages de vitesse et d’ouverture. Sur le haut de l’appareil, deux grosses molettes en métal permettent d’avancer le film, et un viseur riquiqui offre un semblant de visée. Mais pour le prix à l’époque, c’était un grand luxe !

Comme pour tous les appareis en Bakélite, vérifiez les traces de chocs sur ce matériau fragile, en particulier sur certains modèle le petit crochet qui peut se trouver autour du bouton de déclenchement sur la façade. La façade est d’ailleurs un autre point à vérifier : elle est extensible. Tirez sur le bloc et vous devriez être en mesure de la faire sortir. Si ça coince, c’est mauvais signe ! Enfin, les petits éléments métaliques sur chaque côté se chargent de maintenir le boîtier fermé : vérifiez leur présence, leur état (tordus, rouillés), et l’état de la Bakélite à ces endroits précis.

Comme les Instamatics, les modèles sont nombreux, et vous les trouverez sur n’importe quel vide grenier. Néanmoins les vendeurs seront naturellement plus gourmands pour deux (mauvaises) raisons : la méconnaissance de la marque, moins renommée aujourd’hui que Kodak, et les formes originales des appareils. À vous d’aiguiser vos talents naissants de négociateur en fonction de l’état de l’appareil. Passez votre chemin si votre interlocuteur exige 15€ pour un appareil en parfait état – vous trouverez le même de toute façon sur le stand voisin !

Par contre, à l’inverse des Brownie Flash, ces modèles de Fex Indo ne peuvent être utilisés qu’avec des bobines de film 620, celles qui ne sont plus commercialisées dans notre bon vieux XXIe siècle.

4 – Les box 6×9

Une Box anonyme, probablement fabriquée par Mecaoptic

Nous allons plutôt aborder un type d’appareils plutôt qu’un modèle précis : les « box » (boîte en anglais). Il existe un nombre incalculable de modèles tous très similaires sur la forme globale, et qui diffèrent ensuite sur quelques fonctionnalités.

Un box, c’est facilement reconnaissable : c’est une grosse boîte d’environ 12cm sur l’arête la plus longue, et 7cm sur le plus courte. C’est très souvent noir, avec une façade au centre de laquelle trône une fenêtre d’objectif. Souvent cette façade est joliment décorée. Le corps de l’appareil peut être en carton dur ou en métal, souvent les deux.

Toutes les marques populaires de la première moitié du XXème siècle ont construit ou fait construire leurs box : Kodak, Agfa, Lumière, Zeiss, Coronet, etc., et d’autres marques plus modestes peuvent également avoir produit des appareils totalement anonymes.

Beaucoup de box sont utilisables avec des bobines 120

Beaucoup de box sont utilisables avec des bobines 120 et produisent des négatifs au format 6×9. Comme d’habitude votre axe de rab’ est votre meilleur ami pour vérifier ! Les principaux modèles non compatibles que vous croiserez utilisent des bobines plus grandes, appelées 616 ou 116, et qui n’existent plus de nos jours. Ces box 6.5×11 n’en sont pas moins de tout aussi jolis objets, mais vous ne pourrez pas les faire revivre simplement en l’état (mais c’est quand même possible, on en reparlera).

En bon état, les modèles les plus modestes et anonymes s’échangeront 2€. En moyenne comptez aux alentours de 10-15€. Les prix grimperont selon les critères d’esthétique et de fonctionnalité.

D’abord, certaines box ont des décors très soignés en façade, et les spécimens en bon état sont demandés (et donc plus cher). C’est le cas des Kodak Beau Brownie que j’ai déjà pu vous présenter. D’autres modèles ont un revêtement coloré qui peut faire grimper la cote s’il est de bonne facture.

Un Kodak n°2 Brownie dans une jolie robe verte plus recherchée – notez qu’il manque la poignée

Enfin, une box avec des réglages et accessoires intégrés (diaphragme, filtres,…) pourra être cotée un peu plus cher. Mais ces outils peuvent être utiles pour la pratique de la photographie.
Dans le même temps, les prix pourront être négociés si vous constatez que la poignée est abîmée ou manquante comme sur le N°2 Brownie vert plus haut, qu’un peu de corrosion est visible en façade, que le corps en carton est un peu enfoncé par endroits,…

Ce sont des appareils simplissimes, tout en fonctionnalité, et qui en plus exposent leurs plus beaux atours lorsqu’ils sont exposés à côté de leurs semblables.

5 – Les Polaroid 600 et SX-70

Un Polaroid Impulse AF de type 600

Les appareils Polaroid ont connu plusieurs grandes gammes. Parmis celles-ci, les Polaroid types SX-70 et 600 sont ceux que vous croiserez le plus souvent. Notez dans un coin que « 70 » et « 600 » correspondent à la sensibilité du film utilisé, on en reparlera plus bas.

Si ces modèles de Polaroid ont été nombreux, ils fonctionnent tous sur le même principe : une cassette de 10 photos permettait de mettre en route l’appareil grâce à une batterie intégrée, et fournissait un cliché instantané qui révélait sa photo en quelques secondes.

La réalité actuelle est un peu plus complexe. Les cassettes produites de nos jours ne contiennent plus que 8 photos. L’achat d’une cassette coûte 20€ ce qui dépasse souvent la valeur de l’appareil, même si de bons plans existent. La qualité des photos, quoi qu’en perpétuelle amélioration depuis la fin de la production Polaroid, est encore variable. C’est un indicateur important à noter si votre objectif est à la fois de rester dans un budget raisonnable, et en même temps de réutiliser ces outils. Ce sera également une variable de négociation avec vos potentiels vendeurs.

Les deux types Polaroid SX-70 et 600 utilisent un format de film très similaire, mais aussi très différent

Deux écueils supplémentaires sont à connaître. Le premier lié au principe de la batterie intégrée à la cassette : sans elle, même usagée, impossible de savoir si l’appareil fonctionne. Il vous faudra vous en procurer, éventuellement via une connaissance. Ensuite, la différence entre les Polaroid 600 et SX-70. Vous vous rappelez qu’on parlait sensibilité plus haut ? Voila le détail à connaître : les deux types utilisent un format de film très similaire, mais aussi très différents. Le SX-70, pour 70 ASA ne permet pas de faire des photos en intérieur de manière confortable, sans flash. Le type 600, pour 600 ASA (vous suivez ?), est plus polyvalent. Pour connaître le type de l’appareil, ouvrez la trape du film et regardez au dessus du logement de la cassette : c’est écrit ! Un autre indice : les Polaroid 600 sont les plus modernes. Tous ces appareils sont tout à fait désirables, cela dépend aussi de votre pratique photographique.

Le Polaroid 2000 de type SX-70, de construction légère mais avec une lentille en verre, un luxe !

Comme toujours, des exceptions : si on vous propose un Polaroid pliant en forme de boîte à cigares, il s’agit peut-être du très recherché « SX-70 » premier du genre, qui est un vrai reflex. Une belle pièce que vous ne croiserez que rarement en dessous de 100€. Mais attention à ses descendants, très ressemblants mais très inférieurs photographiquement parlant.

Et les autres ?

Voilà qui clôt la liste qui pourra faire décoller votre collection. Bien entendu, les allées que vous parcourerez renfermeront nombre d’appareils de marques et de types différents. Cette liste ne doit surtout pas vous empêcher de succomber à un vrai coup de cœur ou une bonne affaire. Profitez des prix minis pour enrichir vos étagères.

Mais quelle est la morale dans l’histoire ? Il est très difficile de déambuler sur plusieurs kilomètres de stands, et même de parcourir plusieurs dizaines de kilomètres loin de chez soi pour se rendre à un vide grenier s’il manque l’élément principal : la motivation. Ces appareils cités plus haut sont peu chers et vous garantissent à 95% de ne pas rentrer bredouilles. Ils constituent la cible idéale, les succès à débloquer pour déterminer la suite que vous donnerez à votre nouveau hobby.

Alors, les autres appareils, vous apprendrez à les reconnaître, à les repérer de loin sur les stands, au fond des cartons. Au fur et à mesure que vous vous documenterez, vous commencerez à vous faire une idée de leur valeur, et à viser des modèles très spécifiques. Seulement à partir de ce moment, vous pourrez vous rendre sur des bourses photo où le challenge est tout autre : trouver un modèle particulier parmi des milliers d’autres appareils photos de collection. Une aiguille dans une botte de foin !

Vous pensez que j’ai oublié un appareil pourtant évident ? Vous avez des questions sur comment repérer ces objets sans vous tromper ? Laissez moi un commentaire ! N’hésitez pas non plus à partager cet article sur les réseaux sociaux et auprès de vos amis, cela aide à faire découvrir le blog. Et gardez un œil sur mon profil Instagram sur lequel je partage de temps à autres mes dernières trouvailles.

 

Auteur/autrice : Laurent

Trentenaire, apprenti collectionneur et bidouilleur photographique.

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