Un appareil – le Konica Auto S2

Dans la gamme des appareils compacts à visée télémétrique et à objectif fixe, le haut du panier se distingue principalement par des optiques lumineuses. Les plus connus se trouvent chez Canon avec la série des Canonet, chez Minolta avec les Hi-Matic, ou encore chez Yashica avec les Electro 35, séries parmi lesquelles certains modèles peuvent ouvrir à f/1.7.

Dans les alternatives disponibles à ces bijoux subissant le poids de l’inflation (compter 150€ pour un Canonet QL17 en moyenne), on peut trouver un appareil Konica un peu moins connu : l’Auto S2.

Présentation

Le Konica Auto S2 est un appareil compact télémétrique fabriqué au Japon et vendu en France entre 1966 et 1968. Compact, il l’est à peu près par la taille, qui reste un peu au dessus de ses concurrents directs. Mais il ne l’est sûrement pas par le poids : 760 grammes sur la balance, aussi lourd qu’un reflex.

Cet encombrement et ce poids ne sont pas forcément synonyme de robustesse : l’impression de solidité est vite balayée par le maintien douteux du bloc optique. L’objectif bouge lorsqu’on le manipule, il semble mal vissé, mais cela est en fait une maladie commune aux exemplaires de ce modèle.

Alors s’il est lourd et un peu mal construit, que nous propose Konica pour rendre cet appareil un peu spécial ?

Un tank haut de gamme

Sa taille au dessus de la moyenne lui offre tout d’abord une bonne prise en main. L’espace autour de l’objectif permet de maintenir fermement le boîtier des deux mains, la mise au point se faisant du bout du doigt du côté gauche. Tenu ainsi, son poids se fait temporairement oublier.

Le bloc optique supporte l’équipement le plus notable : l’objectif Hexanon de 46mm qui ouvre grand, très grand, à f/1.8. Si cette ouverture était assez commune dans les « kits » reflex à objectif interchangeables de l’époque, une telle offre optique était alors le top premium sur des compacts. La réputation du Hexanon, une formule à 6 lentilles en 4 groupes, le précède.

L’objectif Hexanon de 46mm ouvre grand, à f/1.8

L’obturateur est un Copal SVA performant jusqu’au 1/500ème de seconde. Les vitesses lentes sont également possibles jusqu’à 1 seconde de pose. Le tout est piloté de deux manières : en priorité vitesse, grâce à une cellule CdS alimentée par une pile type PX625, soit en débrayant totalement l’automatisme pour bénéficier de réglages manuels. Dans ce dernier cas la cellule reste indicative.

La visée avec le Auto S2 est très claire. Même dans une légère pénombre j’ai réussi à faire coïncider les images du télémètre. Indice supplémentaire du luxe de l’appareil : la parallaxe est automatiquement corrigée par un mouvement du cadre dans le viseur en fonction de la distance de mise au point sélectionnée. Enfin, si l’affichage principal de la cellule se trouve sur le dessus du boîtier, le même indicateur est reporté par un jeu de miroirs au dessus du viseur. Une aiguille oscille ainsi entre les différentes ouvertures sélectionnées en fonction de la vitesse. Il n’y a plus qu’à prendre la photo !

Dans le registre des quelques défauts de l’appareil, on peut déplorer que le Konica Auto S2 n’est pas pensé pour les binoclards comme moi : il faut absolument coller son œil sur le viseur pour distinguer l’ensemble des indications de visée.

De même, en mode manuel, les gros doigts auront du mal à sélectionner une ouverture sans dans le même temps modifier la mise au point. Enfin, un rappel visuel de la vitesse sélectionnée aurait été bienvenu. On peut facilement sélectionner une vitesse lente sans réelle alerte, et alors attention au flou de bouger !

Sur la table d’opération

Je n’ai pas commencé à utiliser le Konica Auto S2 dès son acquisition. À son arrivée, le patient était gravement malade : beaucoup de poussière partout (et encore maintenant…), des lentilles à nettoyer, pas d’image télémétrique dans le viseur, et les lamelles du diaphragme désespérément bloquées… La table d’opération était inévitable.

Le retrait du capot est très simple : sans vis, il est retenu par le levier d’avancement, la base du déclencheur, et la manivelle de rembobinage, qui se retirent tous en dévissant simplement à la main ou avec un outil à friction.

Le retrait du capot est très simple : sans vis.

Le miroir du télémètre, décollé, se baladait librement dans la chambre du viseur. Il s’agit d’un miroir argenté en surface. Un recollage à la colle UV, solution rapide et fiable, a donc été possible. Le réglage s’effectue ensuite, capot remonté, en utilisant les trous à cet effet placés sous la griffe porte accessoire.

Le démontage du bloc optique par l’avant, assez simple lui aussi, permet de nettoyer proprement les graisses figées et les lentilles. Par l’arrière, l’accès est plus exigu, mais nécessaire pour nettoyer le dernier bloc optique. Il est possible de réaliser ces travaux sans déconnecter les fils de la cellule, en les manipulant avec précaution.

Pour faire revivre le diaphragme, quelques gouttes d’essence C délicatement déposées à l’aide une seringue, puis quelques mouvements du mécanisme, cela répété à quatre ou cinq reprises, auront eu raison du blocage. L’obturateur Copal SVA est très robuste et les vitesses étaient justes malgré l’âge.

Surprise ! Le posemètre est un module Sekonic !

Surprise ! Sous le capot, le posemètre affiche sa marque, et pas n’importe laquelle : il s’agit d’un module Sekonic. Il fonctionne avec une pile PX625 au mercure : si vous suivez ce blog vous connaissez sa remplaçante de prédilection, la PR77 autour de laquelle vous insérerez une rondelle pour le contact. Mais encore mieux : une lecture du posemètre avec une simple pile 625A donne des résultats tout à fait justes.

Le patient sorti de réanimation, il ne manque plus qu’à insérer une pellicule Ilford HP5 et visser un filtre jaune ou orange de 55mm, et on est parti.

Le Konica Auto S2 en pratique

À l’usage, le poids de l’appareil est vite effacé par sa maniabilité. Le télémètre bien clair facilite la mise au point. L’obturateur est relativement discret, mais malheureusement l’avancement du film l’est beaucoup moins. Tant pis pour la discrétion !

La cellule est placée juste au dessus de l’objectif, et permet l’usage de filtres colorés. La grande ouverture permet de saisir des clichés en intérieur sans trop de problème. Et au final, l’objectif Hexanon produit de très belles images !

N’hésitez pas à laisser un commentaire si vous souhaitez en savoir plus sur le Konica Auto S2, et pensez à partager vos clichés pris avec cet appareil en me mentionnant sur Instagram. Bonne photo !

En savoir plus

Notes d’utilisation et de réparations pour Instamatic 500

En marge de mon article autour de la découverte du Kodak Instamatic 500, voici quelques notes d’utilisation et de réparation.

En effet, les instructions pour le démontage/réglage de l’Instamatic 500 ne sont pas légion sur le web, et j’ai cru bon de faire part ici de quelques informations utiles.

Sélection de la sensibilité

L’Instamatic 500 ne dispose pas de sélecteur de sensibilité car c’est un palpeur qui vient se positionner en haut de la cartouche quand vous refermez la porte qui détermine automatiquement la sensibilité à appliquer.

Je n’ai pas trouvé de documentation précise sur la position du palpeur, il faudra vous fier à votre cartouche (et le film pour lequel elle était prévue au départ si vous la rechargez).

Étanchéité

Notez que, comme la plupart des appareils utilisant le format 126, l’Instamatic 500 ne nécessite pas de remplacement des mousses d’étanchéité à la lumière. Celles-ci sont inexistantes, puisque la cartouche elle-même exerce cette étanchéité. Faites quand même attention si vous rechargez du film 35mm dans une cartouche usagée : la fenêtre arrière laissera passer la lumière, n’oubliez donc pas le papier protecteur !

Fixation de la façade en plastique

Les façades en plastique de l’Instamatic 500 peuvent sembler parfois un peu branlantes : c’est parce que leurs vis de maintien ont tendance à lâcher prise avec l’oxydation.

Ces vis se trouvent sous la cuirette avant qui est très facile à décoller, et parfois se recolle parfaitement sans ajout d’adhésif. Insérez simplement un fin cutter au niveau d’un coin, puis tirez doucement pour décoller. Les vis sont en laiton noirci : elles peuvent parfois être oxydées et cela fait une bosse peu esthétique. Profitez-en pour les nettoyer. Vous pouvez ensuite les resserrer sans trop forcer, pour ne pas casser le plastique.

Je n’ai pas poussé plus loin, mais la logique voudrait qu’ôter ces vis, puis la façade en plastique, vous donnerait accès aux entrailles de l’appareil.

Réglage du posemètre

Si vous déshabillez votre Instamatic 500, vous trouverez également sous le viseur, une pastille en métal qui masque ce qui est probablement le réglage du posemètre. Je n’ai pas moi-même touché au réglage, je ne suis pas certain de la procédure à suivre, mais si votre exemplaire nécessite un ajustement, vous pourrez peut-être commencer par ici.

Avancer facilement avec du film 135

Le principal problème pour utiliser du film 135 dans un appareil Instamatic concerne l’avancement qui est régulé par des trous précisément positionnés sur le film. Avec l’Instamatic 500 il existe une astuce qui permettra d’avancer le film pile poil de la bonne longueur sans prendre de cliché noir intermédiaire.

Avec du film standard 35mm perforé, après une prise de vue, vous pouvez ensuite maintenir à nouveau le déclencheur appuyé tout en manoeuvrant le levier d’avancement : ce dernier poursuivra sa course jusqu’au bout sans s’arrêter. Relâchez ensuite le déclencheur, et effectuée une dernière poussée sur le levier pour terminer l’armement de l’obturateur. Vous êtes prêt pour la vue suivante !

Voilà, c’est bien maigre mais c’est déjà beaucoup plus que ce que j’avais pu trouver en me documentant par ailleurs. Si vous avez des questions plus précises, n’hésitez pas à les poser en commentaire, je pourrai approfondir le sujet.

Restaurer la peinture d’un Kodak Six-20 Brownie Target

Trouvé dans un vide grenier l’année dernière, ce box Kodak Six-20 Brownie Target était dans un état peu flatteur. Du moins sur sa façade, car le mécanisme, la cuirette et la poignée étaient dans une forme raisonnable. Vue de devant, les dégâts étaient multiples, mais uniquement esthétique : la rouille avait rongé une grande partie du métal, soulevant quasiment la totalité de la laque noire.

L’état initial de l’appareil – Avon – Ilford HP5

Était-ce raisonnable de dépenser autant d’énergie et de temps sur un box aussi commun ? Peut-être pas, mais c’est la passion qui a parlé. C’était également un bon entrainement, sans grand risque, qui m’a servi d’expérience pour d’autres restaurations à venir sur des appareils plus vénérables.

Voici donc comment j’ai restauré cet appareil Kodak, étape par étape.

Démontage

Le démontage de ce box se limite au retrait de la face avant, ici recouverte de cuirette noire. Pour info, la manoeuvre sera similaire sur des Kodak SIx-20 Brownie Junior (façade art déco en métal). Cette façade est maintenue par 4 vis dans les coins de la façade (entourées en rouge). Elle est également bloquée par le levier de sélection de pose (rond vert).

Indication de démontage

Il m’a fallu pour l’extraire retirer les 4 vis, puis aplatir cette tirette à l’aide de deux pinces et d’un linge protecteur pour éviter toute rayure. C’est beaucoup plus facile que ça en a l’air, et cette méthode vaudra également pour d’autres box Kodak (le Beau Brownie, par exemple).

Décapage

Me voilà avec l’accès aux entrailles de l’appareil !

Première grande manœuvre, il a fallu faire tomber la peinture noire résiduelle. On ne peut pas peindre par dessus, cela serait très inesthétique. De plus, la nouvelle peinture ne tiendrait pas et s’écaillerait à nouveau rapidement.

Sur mon modèle, le simple passage d’un outil en bois (un pic à brochette en bambou) a suffi à dégager l’ensemble de la peinture. Il faut être assez patient, et les petites écailles récalcitrantes pourront être éliminées lors de l’étape suivante, le ponçage.

Notez : les contours des viseurs étaient encore corrects, j’ai préféré les laisser tels quels.

Ponçage

Une fois la peinture retirée, c’est la rouille de la façade qu’il fallait éliminer. Ici, l’oxydation était généralisée mais pas trop épaisse. Un simple papier abrasif, au grain fin (180), a suffi à faire réapparaitre l’acier brut. Dans les endroits peu accessibles, il a fallu faire glisser le papier, plié, avec un outil fin : un petit tournevis ou un cure-dent.

Sur des surfaces plus grandes, on pourrait également travailler à la laine d’acier. Attention à utiliser des gants pendant l’opération.

Nettoyage

Il est temps de dépoussiérer et de nettoyer les miroirs et viseurs. Mon propre appareil avait un miroir désolidarisé qu’il a fallu recoller une fois la peinture terminée.

Toute la poussière créée par le ponçage a été soigneusement essuyée puis soufflée (à la poire) pour éviter de l’emprisonner sous la peinture.

Préparation à la peinture

C’est le passage indispensable ! Il faut protéger toutes les parties qui ne doivent pas être peintes, et en particulier les lentilles et miroirs de l’appareil. Sans ça, le box deviendrait inutilisable.

Bien entendu, je n’ai travaillé qu’avec le corps métallique, laissant la boîte en carton de côté.

Pour protéger le reste, j’ai utilisé de l’adhésif de masquage de bonne qualité. Lorsque nécessaire, j’ai découpé des formes, par exemple pour couvrir les viseurs (dépolis et parties métalliques) avec un rectangle d’adhésif au bon format, ajusté pour passer dans l’encoche sous-jacente.

Pour protéger de plus grandes surfaces, j’ai utilisé un bouclier en papier : un morceau de feuille A4 a protégé l’ensemble des parties internes du Brownie Target : mécanisme, lentille, miroirs, etc., et d’autres feuilles ont protégé l’extérieur du corps métallique.

Enfin, j’ai choisi de protéger le filetage des trous qui reçoivent les vis de façade : cette visserie étant quasiment centenaire, il vallait mieux la préserver et ne pas à avoir à forcer lors du remontage.

Le plus long est fait ! Restait à positionner l’appareil ainsi protégé sur un (grand) carton pour protéger les murs et sols, et la partie fun allait pouvoir commencer.

Application de la peinture

Pour obtenir une nouvelle laque lisse et sans aspérité, j’ai opté pour une peinture en aérosol couleur noir brillant, achetée chez Cultura. Pensez à tester votre aérosol avant toute autre opération : vous pré-agiterez la peinture, vous confirmerez ainsi la bonne distance d’application, vous vérifierez si la couleur vous convient bien, et vous saurez tout de suite s’il y a un défaut (une buse qui reste coincée en position appuyée, par exemple… vécu !).

L’application se fait en général en plusieurs fois : plusieurs angles d’approche, et plusieurs couches. Il est généralement difficile de trouver une manière de poser l’appareil qui donne accès à toute la surface à peindre. Mais dans le cas de ce Brownie, il a suffi de poser l’appareil sur le dos, et de tourner autour avec la bombe.

On maintient la bombe à 20-30cm de la surface, on effectue des passages régulier et rapides. On ne projette surtout pas plus d’une seconde sur un même endroit ! C’est la dégoulinade assurée, la cata, tout à refaire ! 😮

Il faut faire juste assez de passages pour appliquer une première couche sur l’ensemble de la surface. Les manques apparents seront recouverts par la suite lors des deuxièmes et troisièmes, voire quatrièmes couches.

Le temps de séchage entre deux couches était d’au moins une heure pour la peinture utilisée sur cet appareil. Vérifiez sur la vôtre les préconisations. Et n’y mettez pas vos doigts avant d’avoir laissé au moins reposer 24 voire 48 heures. La surface peut paraître sèche, mais en profondeur c’est encore souple et vous risquez, comme moi, d’y laisser votre empreinte (digitale, littéralement).

Remontage

Une fois la peinture sèche, j’ai décollé les adhésifs en les tirant à 45° de la surface pour éviter d’arracher la peinture. Pour les petites pièces, vous pouvez vous aider d’une pince à épiler. Évitez les cutters qui glissent et vous rayent votre belle laque toute neuve.

48h plus tard, les outils pour ôter les adhésifs. Attention aux cutters, la peinture fraîche est fragile et les miroirs, dépolis et lentilles également. Vous pouvez voir sur la gauche le miroir en attente de collage.

Le remontage était assez simple, en sens inverse du démontage : j’ai réinséré la tirette dans sa fente et repositionné la façade. Je l’ai vissée en place, puis rendu sa forme initiale à la tirette à l’aide des deux mêmes pinces. Enfin, j’ai replacé le dos de l’appareil. Et j’ai enfin pu observer avec satisfaction mon Kodak Six-20 Brownie Target comme neuf !

Conclusion

Quelques remarques en conclusion :

  • Cette restauration a eu lieu il y a plusieurs mois déjà, je souhaitais voir si la peinture tenait dans le temps. C’est le cas, je suis donc très heureux du résultat.
  • Ce que je ne referai pas : mettre mes doigts sur la peinture ! Je suis le seul à voir le défaut que j’ai créé, mais je ne voie plus que ça… 🙁
  • Ce que je referai : la peinture en aérosol est tout à fait adaptée à l’ouvrage. J’essaierai sur un prochain appareil la version noir mat pour l’intérieur des appareils.

Si vous avez des conseils pour compléter ce guide, ou des questions pour effectuer votre propre restauration, n’hésitez pas à laisser un commentaire ou à me contacter directement sur Twitter ou Instagram.

Remplacer une batterie dans un Polaroid type 100

En juillet dernier, j’ai fait l’acquisition d’un modèle exceptionnel de Polaroid 230. Dans sa boîte, neuf, avec sa facture en francs djibouti de 1969.

Si vous ne connaissez pas cette gamme d’appareils à soufflet (Polaroid séries 100, 200, 300…), représentez vous des engins assez massifs qui permettent de faire des photographies instantanées de la taille d’une petite carte postale. Voici la bête, ci-dessous, comparé à un reflex Canon.

Un des défis avec ces appareils consiste à remplacer un modèle de batterie qui n’existe plus dans la distribution courante. La Eveready 531/532 était un gros cylindre avec des clips à chaque bout où venaient se ficher les connecteurs de l’appareil. On peut trouver des substituts hors de prix (10€ mini) au doux nom de A19PX/A24PX.

À de nombreuses reprises, j’ai rencontré sur le web des tutoriels qui indiquent comment remplacer cette batterie de 3 ou 4,5 Volts par un support pouvant emporter respectivement 2 ou 3 batteries de type AAA. L’idée est alléchante, les piles se trouvent partout. Mais ces modifications se font au dépens de l’intégrité physique de l’appareil, à grand coup de pinces coupantes et autres pratiques barbares.

Attention, les images ci-dessous peuvent choquer les âmes les plus sensibles.

Je lance donc un grand cri du cœur : STOP ! Ne charcutez plus vos appareils ! Voici une solution, parmi d’autres je n’en doute pas, qui vous permettra de shooter de l’instantané à moindre frais.

L’arsenal requis

Voici la longue liste des éléments dont vous aurez besoin pour substituer cette batterie Eveready 531 ou 532.

Les piles

Vous devez remplacer une batterie de 3 ou 4,5 Volts. Il faut donc 2 ou 3 batteries de 1,5V. Parmi les plus petits formats, il y a les piles-bouton LR44.

Les piles alcalines ont des défauts rédhibitoires en photographie, nous en reparlerons probablement un jour. Mais surtout ici nous avons besoin d’une capacité bien plus importante que ce que les LR44 peuvent emporter, ce qui conduit les gens à utiliser les trop grosses piles AAA.

La solution tient dans les batteries zinc-air PR44, l’équivalent des LR44 alcalines, mais avec jusqu’à 6 fois leur capacité. Seul le voltage est un peu plus bas, à 1,35V. Dans notre cas ce sera négligeable.

Leur prix ? Accrochez-vous bien. Généralement moins d’1€ l’unité, encore moins si vous achetez un stock d’avance : 26cents l’unité pour un pack de 60. Votre banquier vous pardonne déjà.

Les connecteurs

Les petits malins qui auront recherché à quoi ressemble l’Eveready d’origine auront sans doute remarqué que ses clips ressemblent à s’y méprendre à ceux des piles carrées 9V. Ce sont exactement les mêmes.

Ces clips pourront être commandés à 25 centimes chez Selectronic. Attention à prendre un modèle flexible, les connecteurs étant un peu larges dans le Polaroid.

Le support

C’est la partie la plus onéreuse, mais vous pourrez faire jouer votre imagination.

Vous pouvez tenter de maintenir les piles entre elles à l’aide d’un ruban adhésif ou d’un élastique. Ce n’est pas optimal, ça risque de lâcher au mauvais moment, mais c’est jouable et ça coûte 0€.

Si vous préférez un peu de sécurité, il vous faut un support dédié pour les piles. Il en existe sur internet, mais parfois au prix de frais de port prohibitifs. Vous pouvez aussi la jouer bricoleur. Je n’ai pas essayé moi même mais l’idée me plaît !

La solution pour laquelle j’ai opté, c’est d’utiliser l’impression 3D. Il existe des supports, conçus par les internautes, qui peuvent être commandés ou téléchargés si vous disposez d’une imprimante 3D. J’ai conçu moi-même mon support, et j’ai profité d’une autre commande chez Sculpteo pour mutualiser les frais de ports. 6€, c’est plus cher que le scotch, mais plus sécurisant.

Le résultat

Reliez les fils des clips au support, placez vos piles, branchez dans l’appareil. Et voilà !

Le résultat.

Si vous vous débrouillez bien, pas besoin de souder, pas besoin de couper, pas besoin de démonter quoi que ce soit ! Et surtout, nul besoin de taillader les entrailles votre appareil.

Amusez-vous bien avec votre Polaroid type 100, et envoyez moi des photos de vos montages et des scans de vos polas !